Spada – 1668

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Clavecin de l’école italienne (collection privée) restauré à l’Atelier du Clavecin fin 2008.

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Cet instrument probablement fabriqué à la fin du XVIIe siècle (école florentine) fût ravalé, sans doute à la fin du XVIIIe siècle, avec l’ajout de 2 notes à l’aigu : do # et ré. Aucune signature sur et dans la caisse, ni sur le clavier, seule une signature sur un sautereau : Giuseppe Buini, 1768. On peut supposer qu’il est l’auteur du ravalement. Ce nom n’est pas répertorié dans le «Boalch».

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L’écrin est en peuplier, couvercle compris. Il reste dans la partie intérieure du grand couvercle des traces de marouflage: on peut donc supposer qu’il y avait un tableau et que ce dernier a été «prélevé». Le blason, sur le rabat, côté interne, est vraisemblablement celui de la famille «Spada».

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Tout l’extérieur de l’écrin, y compris l’échine, ainsi que le piètement, sont couverts d’un décor de la fin du XVIIe. Il est typique de la région des Marches (Urbino, Ancône) et de la période environ 1780. La caisse ainsi que la table d’harmonie sont en cyprès.

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La première disposition du chevalet de 8′, dont on voit encore les traces, fait penser qu’avant le ravalement, ce clavecin était accordé à la quarte inférieure (sol en ré).

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L’option retenue pour la restauration a été de garder la disposition du XVIIIe; revenir sur celle du XVIIe aurait supposé trop d’interventions sur l’existant.

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Hormis le cordage refait lors de la restauration, tous les éléments sont d’origine.Il est ré-emplumé avec du canard de barbarie. Aujourd’hui, cet instrument est rendu à la musique; il est accordé en « la 415 ».

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À titre d’archive, un enregistrement inaugural du «Spada» a été réalisé par l’Atelier d’Euterpe à Rome en décembre 2009.

Laurent Soumagnac, facteur de clavecins

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Dulcken – 1742

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Restauré à l’Atelier du Clavecin en 2007, ce clavecin de Ioannes Daniel Dulcken richement décoré date d’environ 1740. C’est l’observation et l’étude en détail de la structure de la caisse qui m’a permis de penser qu’il est l’un des premiers instruments fait par Ioannes Daniel Dulcken.

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En effet, si l’on suit l’idée de l’ouvrage remarquable de Jean Tournay , on y constate l’évolution de la conception de structure de caisse: JD Dulcken va utiliser plus tardivement dans sa carrière le procédé « d’arc-boutant » pour l’éclisse extérieure, en faisant traverser une barre supérieure de caisse sur deux à travers l’éclisse intérieure. Or, cet instrument ne possède pas cette particularité. Il est peu probable que JD Dulcken soit revenu en arrière dans la conception de ses structures de caisse. Il est donc vraisemblable que ce clavecin devrait porter le N° 2 (et non le N° 6) des instruments répertoriés dans ce livre.

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La décoration actuelle n’est pas celle d’origine: on trouve la trace de plusieurs décors successifs, faits sans doute sur une vingtaine d’années. Subsiste notamment sur l’échine un décor à la française, peinture sur une dorure à l’or fin en « coquille d’œuf » absolument remarquable.

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La couleur sonore de ce clavecin a sans doute évolué lors du décor réalisé par Michaele Albani à Venise en 1764 (?). Pour réaliser ce décor baroque très chargé, M. Albani a sculpté « en rocaille » l’éclisse extérieure, la joue et la pointe. Cette sculpture a ôté par endroits la moitié de l’épaisseur de bois prévue par JD Dulcken. On se rapproche de l’épaisseur d’une éclisse de clavecin italien. De ce fait, on peut penser que la minceur résultant de ce décor, est à l’origine de la sonorité très cristalline, certes très flamande, mais aussi un peu italianisante de ce magnifique instrument.

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Récemment, dans les années 1950, pour remplacer le sommier jugé en trop mauvais état et mettre un double clavier, la joue a été terriblement fractionnée. Fort heureusement tous les éléments d’origine avaient été conservés dans un tiroir. La restauration de cette joue a nécessité une réelle intervention pour la restructurer et permettre au clavecin de revivre. Je pense que c’était absolument incontournable, qu’il était nécessaire que je m’autorise cette méthode de restauration afin de privilégier la vie de l’instrument.

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Concernant la mécanique d’origine, le clavier avait été parfaitement conservé et a pu reprendre sa place, mais les sautereaux avaient tous disparus, sauf un. Cet exemplaire unique a permis de réaliser la copie parfaite de tous les autres.

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Dans ce fameux tiroir, était également précieusement rangé tout le système de serrurerie des changements de jeux très typique de JD Dulcken.
D’une façon générale , hormis les sautereaux, tout dans cet instrument, est revenu à sa place.
Ainsi, aujourd’hui, ce clavecin est de nouveau dans l’état où on pouvait le voir et l’entendre à Venise en 1764.

Laurent Soumagnac, facteur de clavecins

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Collesse – 1748

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En 1993, lors de Musicora, au Grand Palais, j’ai l’opportunité d’acquérir une ruine de clavecin.

Il n’a, quand je le découvre, ni piétement, ni corde, ni registre, ni mécanique, ni clavier. En réalité, il n’a guère que la partie la plus importante : sa table d’harmonie, entière celle-là, avec ses barrages, une partie de la caisse et son couvercle très endommagé. Quand à son piétement, son propriétaire l’a transformé en deux tables de bridge…, mais ça, c’est une autre histoire.

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Ayant acquis ce «souvenir» du passé, j’en fais un hommage à la mémoire des facteurs de clavecins, «le totem » de mon atelier. J’avais pu voir la planche de nom écrite à l’encre de chine et en avais fait un facsimilé :

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Dans un premier temps, l’aspect de l’instrument fait penser qu’il s’agit d’un clavecin de facture flamande et pourquoi pas d’un «Ruckers». Mais je découvrirai par la suite qu’il n’en est rien.

En 2000, constatant que la caisse continue de se dégrader, malgré son stockage dans de bonnes conditions de température et d’hygrométrie, je décide de commencer une opération de «conservation» : reconstituer la caisse, afin de stopper la détérioration et la maintenir en l’état. La restauration/conservation terminée, je pense m’arrêter à ce stade. Mais en 2002, J’expose cette caisse «conservée» à Musicora, et…

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À propos de la restauration d’instruments anciens, il y a toujours eu discussion entre les partisans de la conservation en état, et les partisans de la restauration. Débat souvent abordé entre les musées conservateurs et les restaurateurs d’instruments anciens voulant privilégier l’aspect musical.

Ma première étape, celle de la conservation, était conforme à l’un des partis ; Mais quel sens cela avait-il de conserver un instrument de musique «muet» ? Avis pris auprès des uns et des autres, musiciens, confrères, j’ai décidé de commencer la reconstruction de ce clavecin dont nous ignorons toujours le nom du premier facteur.
Joseph Collesse l’a «ravalé» en 1748. Il a utilisé une caisse dont l’architecture permet de penser qu’il s’agit d’un instrument de la fin du XVIIe siècle. En observant la caisse restaurée, un confrère penche pour un instrument fait à Lyon.

Je découvre deux lettres (FD, PD ou NFD ?) inscrites au fusain sur la table d’harmonie, côté intérieur, qui ne peuvent pas avoir été écrites après la construction de la caisse. Qui est l’auteur de ce paraphe ? … Mystère.

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Le même confrère me fait parvenir les «cotes» d’un clavecin DF. La parfaite similitude des dimensions de ces deux instruments me permet, entre autres, de reconstruire entièrement le clavier.

En avril 2003, je pose les cordes. Le clavecin est sous tension et je l’accorde au diapason logique de 405 hertz utilisé au XVIIIe siècle particulièrement par l’École Lyonnaise. Enfin, le clavecin rejoue. C’est bien dans ce but que je me suis appliqué à mettre mes gestes dans ceux de nos anciens ; j’ai souhaité que par delà le temps, ce qu’ils avaient créé nous parle encore.

Le clavecin suscite une récompense prestigieuse en 2004 : 3e prix national «Restauration et Conservation» de la SEMA.

Laurent Soumagnac, facteur de clavecins

NomCollesse Historique
ÉcoleLyonnaise
Dim. (cm)227 x 81
Détails2 x 8‘, 1 x 4’, luth
(SOL,LA/ré)
Clavier2
Transpositeur407 - 409
Disponible1
1er jourN.C.
Puis / jourN.C.
Transportà partir de 230 €
Accord60 €

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